Dans le contexte actuel de hausse des taux d’intérêt, la gestion de la trésorerie, au sens large, revient au centre des préoccupations des entreprises. Le trésorier joue, dans ce cadre, un rôle clé en tant que médiateur entre la stratégie du groupe, les besoins financiers qui en découlent et les partenaires bancaires. L’évolution de cette fonction tient donc à des missions plus vastes et plus complexes que nous vous proposons de détailler au même titre que les actions et les moyens à mettre en place pour optimiser votre trésorerie.
Depuis plusieurs décennies, la fonction de trésorier s’est élargie ; au-delà du suivi quotidien des positions des comptes bancaires et de la relation avec les banques, lui incombe à présent la direction de la trésorerie à part entière. Garant de la sécurité financière de l’entreprise, le trésorier se doit en outre d’optimiser l’entièreté des liquidités de l’établissement (ou du groupe) afin d’assurer le financement des besoins liés à l’activité.
Le champ d’action du trésorier
Aujourd’hui, la gestion de trésorerie repose sur deux piliers :
1. La gestion des liquidités
Celle-ci vise à anticiper pour :
- Disposer d’une vision globale de l’ensemble des activités de l’entreprise/du groupe
- Quantifier, à plus ou moins long terme, les encaissements et décaissements quotidiens
- Prévenir un éventuel besoin de liquidités
- Négocier des conditions bancaires avantageuses pour le groupe
- Limiter l’enjeu financier (éviter les erreurs de gestion de trésorerie), notamment :
- l’erreur d’équilibrage (ou de contre-phasage) : être en incapacité de prévoir les soldes bancaires en date de valeur engendre un coût d’opportunité (cash non rémunéré) ou un coût financier (frais financiers : intérêts sur découvert et commissions) pour l’entreprise ;
- l’erreur de sur-mobilisation : lorsque les comptes bancaires sont créditeurs, le manque d’anticipation engendre un coût d’opportunité lié au manque d’investissement, de remboursement par anticipation ou au non-placement sur les marchés. C’est l’erreur la plus coûteuse, principalement en cas de hausse des taux ;
- l’erreur de sous-mobilisation : lorsque les soldes des comptes bancaires sont débiteurs, faute d’anticiper la mise en place d’un financement à moindre coût, l’entreprise doit supporter un coût de financement lié à l’utilisation des lignes de crédit et/ou de ses fonds propres.
Depuis la décision de la BCE de revoir progressivement, à la hausse, ses taux directeurs et au regard du climat politique, sanitaire et environnemental actuel, avoir une gestion de trésorerie optimisée devient un véritable enjeu !
2. La gestion des risques financiers
Son objectif est de sécuriser les flux financiers de l’entreprise pour :
- Réduire l’impact des taux sur les charges financières
- Maitriser l’impact du change sur la valeur des exportations/importations ainsi que sur la dette libellée en devises
Le rôle du trésorier est ainsi de mettre en place les outils de couverture de risques adéquats afin de limiter la perte et maximiser les gains pour l’entreprise.
À titre d’exemple :
Pour illustrer ce propos, prenons l’exemple d’une entreprise disposant de plusieurs comptes bancaires, pour lesquels la gestion de trésorerie est imparfaite :
- la société X est la holding de 2 filiales
- le groupe possède 4 comptes bancaires
- la situation de trésorerie globale est bénéficiaire, sauf durant le mois d’août
- certains comptes sont fortement bénéficiaires alors que d’autres sont à découvert
- aucun placement financier n’est réalisé.
Position de trésorerie (soldes bancaires) du groupe
Ce graphique représente bien le manque d’anticipation des besoins de trésorerie du groupe, notamment au mois d’août. Il montre également le défaut de placement de liquidités disponibles, ne générant ainsi pas de produits financiers.
En synthèse, le coût d’opportunité (impact direct sur le résultat net) supporté par le groupe en raison de sa mauvaise gestion de trésorerie se chiffre, dans l’exemple à :
Erreur de contre-phasage |
-3 646 |
Erreur de sous-mobilisation |
-379 |
Erreur de sur-mobilisation |
-4 024 |
TOTAL |
-8 049 |
💡 À noter : la hausse des taux d’intérêt impacte également proportionnellement ce coût :
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Hausse des taux de 100 pbs*
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Hausse des taux de 200 pbs
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Hausse des taux de 300 pbs
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Variation |
23 % |
46 % |
69 % |
*pbs : points de base
Améliorer la gestion de trésorerie
Plusieurs mesures permettent d’améliorer, sans conteste, la gestion de trésorerie :
- Engager un suivi centralisé et quotidien de l’ensemble des comptes bancaires
- Rassembler les informations de sorties ou d’entrées de cash : un point d’entrée unique permet d’éviter certains écueils comme, par exemple, un décaissement non prévu réalisé par la comptabilité fournisseur générant un découvert non autorisé, voire un rejet par la banque
- Réaliser des prévisions de trésorerie en vue d’anticiper les besoins liés aux activités du groupe
- Sécuriser & automatiser les flux de paiements vers les tiers : gain de productivité et limitation du risque de fraude
- Avoir recours à des outils spécifiques
Des moyens peuvent être engagés pour faciliter ces démarches :
1. Adopter un logiciel de gestion de trésorerie
Point d’échange dématérialisé unique avec toutes vos banques, le logiciel de gestion de trésorerie permet de :
- gagner en productivité : production de reportings financiers, automatisation des paiements et des écritures comptables
- prévoir sa trésorerie : anticipation des financements et des placements à mettre en place
- contrôler et suivre les frais bancaires
- limiter les erreurs de gestion de trésorerie : gain de rentabilité nette
- sécuriser les flux de paiements et lutter contre la fraude
- remplacer les sites de web banking
- suivre le risque financier
2. Externaliser la gestion de votre trésorerie
En confiant, au quotidien, à des experts du métier cette gestion, vous pouvez dès lors :
- accéder à la fonction trésorerie, sans en supporter les coûts
- pallier l’obsolescence des systèmes d’information
- améliorer la communication financière afin de faciliter la prise de décisions
- renforcer la relation bancaire par une communication périodique fiabilisée
- optimiser l’utilisation de la trésorerie
- sécuriser les flux à la mise à disposition d’un logiciel de signature électronique
3. Recruter un directeur ou responsable trésorerie
Ces 3 solutions peuvent, bien sûr, se combiner.
Des experts à vos côtés
Nos équipes restent à votre disposition pour tout complément d’information concernant ce sujet. N’hésitez pas à consulter votre contact habituel Baker Tilly ou à vous rapprocher de nos experts en charge des missions d’organisation et de pilotage de la trésorerie.