Elisa Rouault
Consultante RH
elisa.rouault@bakertilly.fr
Vous envisagez d'élargir votre équipe en embauchant votre premier salarié suite à la création de votre entreprise, une augmentation notable de votre activité, ou pour suppléer à certaines fonctions techniques initialement gérées par vous-même en tant que chef d'entreprise ? Cette étape cruciale est jalonnée d'obligations légales dont la méconnaissance peut entraîner de lourdes conséquences pour votre structure.
Quelles sont les démarches indispensables à respecter lors de l'embauche de votre premier employé ? Comment s'assurer que toutes les formalités sont dûment remplies pour éviter les risques de sanctions pénales liées au travail illégal ou dissimulé ?
Lors de l'intégration d'un nouveau membre au sein de votre structure, plusieurs étapes clés doivent être rigoureusement respectées :
Avant l'arrivée de votre premier employé, il est impératif de préparer votre entreprise en mettant en place des registres et affichages essentiels. Ces outils, tels que le registre du personnel, le Document Unique d'Évaluation des Risques Professionnels (DUERP), le registre de sécurité et les affichages obligatoires, sont la pierre angulaire d'une organisation conforme aux normes légales et sécuritaires.
Qu’est-ce que c’est ?
Le registre du personnel est un document crucial que chaque employeur doit tenir à jour. Ce registre peut être maintenu sous forme papier ou électronique et doit être présent dans chaque établissement où des salariés sont employés. Son contenu est encadré par la loi et doit comporter des informations précises telles que l'identification du salarié, sa fonction, sa qualification, les dates d'embauche et de départ, ainsi que le type de contrat de travail. Ce document ne se limite pas aux seuls salariés en CDI ou CDD ; il englobe également les travailleurs intérimaires, les stagiaires, et toute autre personne travaillant au sein de l'entreprise, listés dans un ordre chronologique d'embauche.
Le registre du personnel n'est pas un simple document administratif ; il est un outil légal essentiel, mis à la disposition des entités telles que le comité social et économique, l'inspecteur du travail et les agents de la sécurité sociale. Son exactitude et sa mise à jour régulière sont donc impératives, sous peine de sanctions.
Comment le mettre en place ?
Pour instaurer votre registre du personnel, vous avez plusieurs options. Le registre peut être acquis en papeterie sous forme d'un cahier dédié, ou il peut être généré électroniquement, souvent via une extraction de votre logiciel de paie, garantissant ainsi une intégration et une mise à jour fluides avec vos processus de gestion des ressources humaines.
La non-conformité dans la tenue de ce registre est sanctionnée par une amende, s'élevant à 750 € pour une personne physique et 3750 € pour une personne morale, soulignant l'importance de la rigueur et de la précision dans sa gestion.
Zoom sur
Le DUERP est un élément central de la stratégie de prévention des risques professionnels au sein d’une entreprise. Obligatoire dès l’embauche du premier salarié, ce document vise à identifier, évaluer et organiser la prévention des risques liés à l’environnement de travail, qu’il s’agisse des procédés de fabrication, des équipements utilisés, ou de l’aménagement des espaces de travail. L’évaluation des risques doit être consignée dans le DUERP et doit faire l’objet d’une actualisation annuelle pour refléter les changements et les mesures prises au fil du temps.
Comment le mettre en place ?
La mise en place du DUERP est une démarche structurée qui nécessite une approche méthodique :
En ce qui concerne les mesures spécifiques, les entreprises de moins de 50 salariés doivent inscrire dans le DUERP les actions de prévention définies, tandis que celles de plus de 50 salariés doivent y consigner un programme annuel de prévention. La mise à jour annuelle est obligatoire pour les entreprises comptant au moins 11 salariés.
Sanctions
L’absence de réalisation ou de mise à jour du DUERP expose l’entreprise à une amende de 5ème classe, soit 1500 € pour les personnes physiques et 7500 € pour les personnes morales.
Qu’est-ce que c’est ?
Le registre de sécurité est un document indispensable qui centralise toutes les informations relatives à la sécurité et à l’hygiène au sein d’une entreprise. Ce registre est essentiel pour assurer un suivi rigoureux des vérifications, des contrôles, des formations, et des diverses interventions liées à la sécurité au travail. Il englobe les attestations, les résultats et les rapports des vérifications et des contrôles imposés à l’employeur, ainsi que les observations et les mises en demeure émanant de l’inspection du travail concernant l’hygiène, la sécurité, la médecine du travail et la prévention des risques.
Comment le mettre en place ?
Pour instaurer et tenir à jour le registre de sécurité, suivez ces étapes clés :
Sanctions
La non-conformité en matière de tenue du registre de sécurité expose l’entreprise à des sanctions financières. L’infraction à cette obligation est susceptible d’entraîner une amende de 4ème classe, qui s’élève à 750 € pour les personnes physiques et 3750 € pour les personnes morales.
Qu’est-ce que c’est ?
L’affichage obligatoire en entreprise est un ensemble d’informations que la législation impose de rendre accessibles à tous les salariés. Ce dispositif réglementaire a pour objectifs d’informer le personnel sur ses droits, de garantir sa sécurité, et de veiller à ce que chacun ait un accès équitable aux informations essentielles concernant son environnement de travail. L’information peut être diffusée par divers moyens, bien que l’affichage reste une méthode privilégiée pour assurer une visibilité optimale.
Comment le mettre en place ?
Pour mettre en œuvre l’affichage obligatoire au sein de votre établissement, suivez ces étapes :
Les informations à inclure dans l’affichage obligatoire comprennent, mais ne se limitent pas à :
Sanctions
Le non-respect des obligations en matière d’affichage peut entraîner des sanctions, soulignant l’importance de cette pratique pour l’information et la protection des travailleurs au sein de l’entreprise.
L’embauche de votre premier salarié est une étape significative, requérant une attention particulière aux diverses formalités administratives essentielles. Cela inclut la sélection de la convention collective appropriée, la rédaction du contrat de travail, la réalisation de la Déclaration Préalable À l’Embauche (DPAE), et la préparation du bulletin de salaire, chacun étant un pilier fondamental pour intégrer efficacement un nouvel employé dans le respect de la législation en vigueur.
Qu’est-ce que c’est ?
La convention collective est un accord de travail qui joue un rôle fondamental dans la régulation des relations professionnelles au sein des branches d’activité. Elle est le fruit de négociations entre les syndicats de salariés et les organisations d’employeurs et vise à établir un ensemble de normes garantissant des conditions de travail équitables, ainsi que des droits et des protections pour les salariés, au-delà des dispositions légales minimales. Cette convention aborde des thématiques variées telles que les salaires, les heures de travail, les classifications de postes, les conditions de travail, la formation professionnelle, la santé et la sécurité au travail, les droits liés à la maternité et à la paternité, les congés, et les procédures de licenciement.
Comment la mettre en place ?
Détermination de la convention applicable : L’identification de la convention collective adéquate se base sur plusieurs critères, dont le secteur d’activité de l’entreprise, le code NAF/APE, et la localisation géographique.
Pour rappel, le code APE (activité principale exercée) est attribué lors de la création de l’entreprise et la convention collective applicable dépend de l’activité principale effectivement exercée par l’entreprise, même si elle est différente de celle retenue par les statuts.
Examen détaillé des clauses : Une fois la convention identifiée, il est essentiel d’en examiner minutieusement les dispositions pour comprendre les obligations et les droits qu’elle instaure. Cela inclut l’analyse des clauses spécifiques à l’industrie concernée, qui peuvent influencer significativement la gestion des ressources humaines au sein de l’entreprise.
Application et conformité : Les conditions de travail spécifiées dans la convention doivent être intégrées dans les contrats de travail et respectées dans la pratique quotidienne. Cela implique une adaptation des politiques internes de l’entreprise pour se conformer aux standards établis par la convention.
Communication et accessibilité : Il est impératif d’informer les employés de la convention en vigueur, en affichant ses principales dispositions sur le lieu de travail et en fournissant un accès facile au texte intégral pour consultation. La transparence est essentielle pour assurer que tous les salariés sont conscients de leurs droits et obligations.
Mise à jour et consultation : La convention collective doit être revue régulièrement pour intégrer les éventuelles modifications ou mises à jour. Les employés doivent être informés de ces changements, qui peuvent affecter leurs conditions de travail.
Formation et accompagnement : Il est recommandé d’organiser des sessions de formation ou des réunions d’information pour les employés et les managers afin de les familiariser avec les dispositions de la convention collective et de s’assurer de leur bonne compréhension et application.
Gestion des conflits : En cas de désaccords ou de litiges relatifs à l’interprétation ou à l’application de la convention, il est crucial de disposer de mécanismes de médiation ou de résolution des conflits pour maintenir un climat de travail serein et constructif.
Qu’est-ce que c’est ?
Le contrat de travail est l’accord qui formalise la relation professionnelle entre un employeur et un salarié, définissant leurs droits et obligations réciproques. Bien que le droit du travail permette dans certaines situations un contrat verbal, il est fortement recommandé d’établir un contrat écrit pour garantir la clarté et la sécurité juridique de l’engagement pris par les deux parties. Le contrat écrit devient impératif dans le cas des contrats à durée déterminée (CDD) et des contrats à temps partiel, où son absence entraîne la requalification en CDI ou en temps plein, respectivement.
Comment le mettre en place ?
Qu’est-ce que c’est ?
La DPAE est une étape cruciale et obligatoire pour tout employeur avant d’intégrer un nouveau salarié. Cette formalité doit être réalisée auprès de l’URSSAF ou de la MSA et vise à enregistrer officiellement l’embauche du salarié. Elle déclenche plusieurs processus administratifs essentiels, comme l’immatriculation du salarié à la CPAM, l’adhésion de l’employeur à un service de santé au travail, et l’organisation de la visite médicale d’embauche, qui est une obligation légale.
Comment la mettre en place ?
Sanctions
Le non-respect de l’obligation de réaliser la DPAE expose l’employeur à des sanctions financières sévères, avec une amende de 5ème classe et une pénalité significative calculée sur la base du minimum garanti. De plus, l’absence de DPAE peut entraîner des conséquences en termes de travail dissimulé, avec les sanctions associées.
Qu’est-ce que c’est ?
Le bulletin de salaire, ou fiche de paie, est un document que l’employeur est tenu de fournir à chaque salarié. Il récapitule le détail de la rémunération, des déductions appliquées, et des cotisations sociales, en respectant un cadre légalement défini. Ce document officiel sert de preuve de paiement du salaire et est essentiel tant pour l’employeur que pour le salarié pour des raisons administratives, fiscales, et sociales.
Comment le mettre en place ?
La To-Do List de la première embauche
Téléchargez notre fiche synthétique et recevez un récapitulatif de toutes les étapes à suivre pour l’embauche de votre premier salarié.
L’adhésion aux différents organismes est une étape fondamentale lors de l’embauche d’un salarié, garantissant la conformité aux obligations légales et offrant une protection essentielle tant pour l’employé que pour l’employeur. Cela inclut l’inscription au service de prévention et de santé au travail, ainsi que la souscription à des régimes de prévoyance et de frais de santé
Qu’est-ce que c’est ?
Le Service de Prévention et de Santé au Travail (SPST) joue un rôle crucial dans la préservation de la santé et de la sécurité des travailleurs au sein de l’entreprise. Dès l’embauche du premier salarié, il est impératif pour l’employeur de s’affilier au SPST de sa zone géographique. Cette affiliation vise à mettre en place une démarche proactive de prévention des risques professionnels et de suivi de la santé des salariés au travail.
Comment le mettre en place ?
Qu’est-ce que c’est ?
La prévoyance et la couverture des frais de santé concernent les dispositifs mis en place par l’employeur pour offrir une protection sociale complémentaire à ses salariés. Ces dispositifs couvrent des risques tels que les maladies, les accidents, le décès, l’invalidité, ou l’incapacité de travail, allant au-delà de ce que prévoit la sécurité sociale.
Comment les mettre en place ?
L’accompagnement du premier salarié après son embauche est crucial pour assurer la conformité aux normes légales et favoriser un milieu de travail propice à l’épanouissement professionnel. Cet accompagnement englobe la surveillance des heures travaillées, la désignation d’un référent sécurité, la mise en place d’entretiens professionnels périodiques, et la planification des formations requises pour le perfectionnement des compétences de l’employé.
Qu’est-ce que c’est ?
Le suivi du temps de travail est une procédure réglementée par le Code du travail visant à enregistrer et contrôler les heures travaillées par les salariés au sein de l’entreprise. Cette démarche est cruciale pour garantir le respect des dispositions légales relatives à la durée du travail, pour prévenir les litiges et pour assurer une rémunération équitable des employés en fonction des heures effectuées, y compris les heures supplémentaires.
Comment le mettre en place ?
Qu’est-ce que c’est ?
Le référent sécurité est une personne désignée au sein de l’entreprise, chargée de superviser et d’organiser les activités liées à la protection et à la prévention des risques professionnels. Cette désignation est une obligation pour l’employeur, visant à renforcer la sécurité au travail et à promouvoir un environnement de travail sain et sécurisé.
Comment le mettre en place ?
Qu’est-ce que c’est ?
L’entretien professionnel est un temps d’échange obligatoire qui a lieu au moins tous les deux ans entre l’employeur et le salarié, axé sur les perspectives d’évolution professionnelle du salarié, y compris les qualifications et les opportunités d’emploi. Cet entretien est distinct des évaluations de performance et se concentre sur le développement de carrière et les besoins en formation du salarié.
Comment le mettre en place ?
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