La loi de finances pour 2025 s’inscrit dans une dynamique d’ajustement économique et fiscal, avec un accent mis sur la transition écologique et la justice sociale. Les nouvelles mesures impacteront aussi bien les ménages que les investisseurs et les entreprises.
Indexation du barème de l’impôt sur le revenu sur l’inflation
Pour tenir compte de l’inflation, le barème de l’impôt sur le revenu est revalorisé de 1,8 %. Voici les nouvelles tranches applicables en 2025 :
- Jusqu’à 11 497 € : 0 %
- De 11 498 € à 29 315 € : 11 %
- De 29 316 € à 83 823 € : 30 %
- De 83 824 € à 180 294 € : 41 %
Au-delà de 180 294 € : 45 %
Création d’une contribution différentielle pour les hauts revenus
Une nouvelle contribution s’appliquera aux contribuables dont le revenu fiscal dépasse 250 000 € pour une personne seule et 500 000 € pour un couple, lorsque leur taux d’imposition est inférieur à 20 %. Cette mesure, limitée à une année, vise à garantir une imposition minimale de 20 % sur ces hauts revenus.
Prolongation et élargissement du dispositif de réduction d’impôt pour les dons
Le dispositif « Coluche », qui permet une réduction d’impôt de 75 % pour les dons aux associations aidant les personnes en difficulté, est maintenu. Il s’étend désormais aux associations luttant contre les violences faites aux femmes et aux violences domestiques.
Extension du prêt à taux zéro (PTZ)
Le prêt à taux zéro, réservé aux ménages respectant des conditions de ressources, est élargi. Il concernera tous les logements neufs sur l’ensemble du territoire jusqu’au 31 décembre 2027.
Retour du dispositif Loc’Avantages
Ce dispositif, supprimé fin 2024, est finalement reconduit jusqu’en 2027. Il permet aux bailleurs qui louent leur bien à un loyer inférieur au marché à des ménages modestes de bénéficier d’une réduction d’impôt, sous réserve de signer une convention avec l’Anah.
Hausse des droits de mutation à titre onéreux
Les collectivités locales pourront augmenter de 0,5 point les droits de mutation à titre onéreux sur les transactions immobilières dès avril 2025. Ces frais, calculés de manière progressive, dépendent de la valeur d’achat du bien immobilier et sont désormais plafonnés à 5 %.
Les primo-accédants ne seront pas concernés.
Fiscalité accrue sur la location meublée non professionnelle (LMNP)
Les plus-values réalisées lors de la vente d’un bien en location meublée non professionnelle seront désormais calculées en réintégrant l’amortissement comptable déductible des recettes locatives imposables.
Les résidences étudiantes, seniors et pour personnes handicapées restent exemptées de cette mesure.
Transmission et succession : exonérations pour l’achat d’une résidence principale
Les dons familiaux destinés à l’acquisition d’une résidence principale ou à sa rénovation énergétique seront exonérés de droits de mutation jusqu’à 100 000 € par donateur et 300 000 € par bénéficiaire, à condition que le bien soit conservé pendant au moins cinq ans.
Hausse de la TVA sur les abonnements d’électricité et de gaz
Afin de se conformer au droit européen, les abonnements d’électricité et de gaz seront soumis au taux de TVA de 20 %, contre 5,5 % actuellement, et ce, à partir de l’été 2025.
Suppression des taux réduits de TVA sur les chaudières à gaz
L’achat et l’installation de chaudières à gaz seront désormais soumis à une TVA de 20 %, contre 5,5 % ou 10 % (selon le type de l’appareil) auparavant. En revanche, les travaux d’entretien et de réparation resteront éligibles aux taux réduits.
Écotaxe renforcée sur les véhicules polluants
Le malus automobile sera progressivement renforcé entre 2025 et 2027 :
Année |
Seuil de déclenchement |
Plafond du malus |
2025 |
113 g/km de CO2 |
70 000 € au-delà de 192 g/km |
2026 |
108 g/km de CO2 |
80 000 € au-delà de 191 g/km |
2027 |
103 g/km de CO2 |
90 000 € au-delà de 190 g/km |
Le malus au poids évoluera également à partir de 2026. Il s’appliquera dès 1,5 tonne, avec une taxe de 10 €/kg pour les premiers 100 kg, puis une taxation progressive jusqu’à 30 €/kg pour les véhicules de plus de 2 tonnes.
À compter du 1er juillet 2026, les véhicules électriques ne seront plus totalement exonérés, mais bénéficieront d’un abattement de 600 kg.