Tiphaine Sargentini
Manager - Goodwill-management
Les achats représentent en moyenne 50 % du chiffre d’affaires d’une entreprise. Ils constituent donc un levier stratégique et un axe important d’amélioration de la performance économique de l’entreprise. Dans une logique de performance globale, les achats responsables sont un levier essentiel de la démarche RSE et d’impact de l’entreprise.
Mais, qu’est-ce qui définit un achat responsable ? Pourquoi et comment adopter une stratégie d’achats responsables ? Nos experts vous répondent.
L’observatoire des achats responsables (OBSAR) définit ainsi cette notion :
Un achat responsable désigne « tout achat intégrant dans un esprit d’équilibre, entre parties prenantes, des exigences, spécifications et critères en faveur de la protection et de la mise en valeur de l’environnement, du progrès social et du développement économique. L'acheteur recherche l’efficacité, l’amélioration de la qualité des prestations et l’optimisation des coûts globaux (immédiats et différés) au sein d’une chaîne de valeur et en mesure l'impact »
Selon l’ADEME, “Le déploiement des achats responsables consiste à intégrer des critères environnementaux et sociaux, une logique de cycle de vie et de coût global dans son processus achat.”
Que ce soit dans ses achats courants ou dans une démarche d’éco-conception, l’organisation adopte une stratégie spécifique pour le choix de ses produits et de ses fournisseurs. Elle s’assure alors que les produits ou services qu’elle achète contribuent aux objectifs de développement durable (ODD) en minimisant leurs impacts sociaux et environnementaux et en contribuant au partage de la valeur et au progrès social.
L’ISO 26000 a été la première norme à aborder le sujet des achats responsables. “Développer l’éthique dans les relations d’affaires” est la principale thématique traitant du sujet des achats responsables. Elle recouvre les sujets suivants :
La question des achats intervient sur de nombreuses autres thématiques de l’ISO 26000 comme la gouvernance, le respect du droit des personnes, la préservation de l’environnement ou le développement local.
Si l'ISO 26000 a donné un coup d’accélérateur aux achats responsables, la norme ISO 20400 a permis de décliner la RSE dans la fonction achats. Cette norme propose des recommandations aux décideurs et acheteurs qui souhaitent maîtriser leurs coûts, tout en anticipant les risques économiques, sociaux et environnementaux. L'ISO 20400 permet par exemple de cartographier les risques et les opportunités liés à des achats, d’apprécier l’ensemble des coûts sur l’ensemble du cycle de vie du produit ou service, d’intégrer des retours d’expérience fournisseurs ou encore la question du sourcing responsable.
Aligné sur la norme ISO 20400, le label « relations fournisseurs et achats responsables « (RFAR) est le label d’État porté par le ministère des Finances.
Tout comme la RSE, déployer une politique d’achats responsables, c’est entrer dans une démarche d’amélioration continue. Transformer sa fonction achats est un axe efficace pour diminuer ses impacts sur l’environnement, favoriser l’innovation et améliorer sa compétitivité.
La mise en place d'une démarche achats responsables a plusieurs objectifs :
Rupture de stock, problème d’approvisionnement ou encore litiges... la crise sanitaire et plus récemment la guerre en Ukraine ont révélé de nombreuses vulnérabilités liées aux achats. Les risques dans la chaîne d'approvisionnement peuvent résulter de facteurs externes qui ont une incidence sur la production, la distribution et l'approvisionnement des stocks.
Ces risques ont différentes origines. Ils peuvent être :
Par conséquent, la fonction achats doit devenir plus résiliente pour résister aux crises.
Rappelons qu’en France, afin de garantir une certaine égalité dans la relation fournisseur, le Code du commerce et le Code de la propriété intellectuelle listent les pratiques abusives concernant les relations commerciales. À l’échelle française et européenne, la réglementation s’accélère pour pousser les acheteurs à se saisir des enjeux du développement durable :
Un réel tsunami réglementaire est en cours à l’échelle européenne. Dans le cadre du Green Deal européen, la taxonomie verte européenne et la CSRD sont entrées en application et vont avoir un impact sur les services achat des entreprises concernées. Les entreprises soumises à la taxonomie verte vont devoir publier la part de leurs activités « vertes », c’est-à-dire considérées comme durables et compatibles avec la transition écologique. Pour celles concernées par la CSRD, le rapport de durabilité doit prendre en compte la chaîne de valeur de l’entreprise. La connaissance de la chaîne d’approvisionnement et de ses risques est donc un enjeu majeur pour répondre aux attendus de la CSRD. Une exigence renforcée par l’adoption récente de la CSDDD, qui introduit un devoir de vigilance à l’échelle de l’UE pour les entreprises de plus de 1000 salariés. Un virage réglementaire que la fonction achats ne doit pas rater.
Faire des achats responsables, tout comme l'engagement RSE, relève d'une démarche d’amélioration continue.
L’état des lieux doit permettre de :
L’identification des impacts et de la hiérarchisation des enjeux va servir à :
Après avoir réalisé l’état des lieux, étudié les impacts et hiérarchisé les enjeux de la fonction achats de l’entreprise, cette dernière dispose de tous les éléments pour construire sa stratégie achats responsables.
L’objectif est de bâtir une stratégie précise pour le choix de ses produits et fournisseurs et de définir les critères RSE à suivre chez ces derniers. Il est essentiel à cette étape de définir les objectifs et les indicateurs à suivre.
Après avoir précisé la stratégie, il faut définir le plan d’action ou la feuille de route de sa démarche en interne et dans ses relations fournisseurs. À cette étape, l’organisation traduit sa stratégie en une série d'actions et d'engagements concrets à réaliser selon un calendrier précis en vue d'atteindre les objectifs définis précédemment.
L’entreprise doit suivre le déploiement de sa démarche achats responsables, à l’aide des indicateurs définis précédemment.
Voici quelques exemples d’indicateurs proposés par l’ADEME :
Une fois les premiers résultats obtenus, il est temps de mettre en avant le travail accompli en obtenant un label RSE ou bien le label RFAR dédié aux achats responsables.
Trop souvent oubliés, les achats responsables sont pourtant un levier important de la RSE et de la transition écologique. Et vous, quelles actions avez-vous mises en place dans votre structure en faveur des achats responsables ?
Les équipes de notre partenaire Goodwill-management sont à votre disposition pour vous accompagner dans le déploiement de votre stratégie achats responsables. N’hésitez pas à les contacter.
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