Si elle a longtemps été perçue comme une contrainte réservée aux grandes entreprises, la RSE s’avère aujourd’hui, pour toutes, un atout majeur pour renforcer la résilience, améliorer la performance et répondre aux attentes croissantes des parties prenantes. Adopter une démarche RSE, c’est anticiper les défis de demain tout en générant des bénéfices tangibles pour l’entreprise. Nos experts vous partagent, d’ailleurs, 4 raisons de s’engager dans cette démarche.
Le changement climatique entraîne une multiplication des aléas climatiques, exposant de plus en plus les entreprises. Selon une étude de Goodwill-management, le nombre de TPE-PME confrontées à plus de 50 jours anormalement chauds pourrait être multiplié par six d’ici 2050 ; celles exposées à des risques de départ de feux connaîtraient une hausse équivalente. Les entreprises doivent donc anticiper ces menaces pour assurer leur pérennité.
Ces bouleversements climatiques ne sont pas les seuls défis à relever. La gestion des coûts énergétiques est devenue une priorité pour de nombreuses entreprises. En 2023, près de 49 % des TPE-PME ont réduit leur consommation énergétique pour faire face à la flambée des prix, comme le souligne l’étude de Bpifrance Le Lab.
Des actions simples mais stratégiques, telles que la réduction des déchets, offrent, en outre, des leviers d’économies non négligeables. L’ADEME, l’agence de la transition écologique estime, par exemple, qu’une entreprise réduisant ses déchets de 20 % peut diminuer ses coûts logistiques de 10 %.
Le marché du travail évolue, et les attentes des salariés aussi. Aujourd’hui, une majorité de jeunes candidats intègrent la RSE comme un critère déterminant dans le choix de leur employeur. D’après une étude YouGov, réalisée à l’occasion du lancement de la première promotion MBway en MBA management et responsabilité sociale des entreprises, 55 % des 18-24 ans accordent une importance particulière à l’engagement des entreprises dans ce domaine. De plus, 78 % des salariés déclarent qu’à offres équivalentes, ils préfèreraient rejoindre une entreprise impliquée dans la transition écologique (CSA pour l’ADEME).
Or, les difficultés de recrutement représentent un frein majeur pour 50 % des dirigeants de TPE-PME. Intégrer une démarche RSE renforce la marque employeur, améliore l’image de l’entreprise et permet d’attirer des talents en quête de sens. En interne, une politique RSE claire et concrète stimule la motivation des équipes, renforce leur engagement et limite le turnover.
La réglementation autour de la RSE se durcit progressivement. La directive européenne CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) impose aux entreprises de plus de 250 salariés de publier un rapport extra-financier détaillant leurs pratiques ESG (environnementales, sociales et de gouvernance). Même si les TPE-PME ne sont pas directement concernées, elles seront inévitablement sollicitées par leurs donneurs d’ordre pour fournir, notamment, des informations liées à leurs émissions de gaz à effet de serre (GES). 78 % des fournisseurs déclarent être sollicités par leurs clients sur les sujets RSE (étude Bpifrance Le Lab).
Selon le Plan national pour les achats durables 2022-2025, l’ensemble des contrats de commande publique devront, en outre, d’ici 2025 intégrer des considérations environnementales.
Les critères RSE commencent à influencer le coût des prêts bancaires et des primes d’assurances. Une étude de la Banque centrale européenne (BCE) révèle, d’ailleurs, que les entreprises les plus émettrices de gaz à effet de serre paient jusqu’à 0,14 point de pourcentage de plus sur leurs prêts. Face à la hausse des risques climatiques, les assureurs ajustent, en outre, leurs primes, qui ont déjà augmenté de 5 % en moyenne en 2024. Une évolution qui devrait s’accentuer, France Assureurs estimant les sinistres climatiques à 143 Md€ en cumulé entre 2020 et 2050.
Toutefois, les actions RSE peuvent inverser cette tendance. Certaines compagnies, comme la MAIF, proposent des réductions pouvant aller jusqu’à 10 % sur les primes d’assurance pour les entreprises disposant d’un label RSE. Des outils comme l’indice de maturité climat développé par Bpifrance permettent également aux dirigeants d’identifier leurs enjeux prioritaires et de faciliter leurs discussions avec les partenaires financiers.