Mathieu Beauchant
Avocat
mathieu.beauchant@oratio-avocats.com
01 42 79 81 73
La carte de séjour pluriannuelle portant mention « passeport talent » permet aux salariés étrangers, ressortissant d’un État tiers à l’Union européenne* et à l’Espace économique européen**, de résider et de travailler pendant une durée de 4 ans sur le territoire français. Ce dispositif dispense de solliciter aux autorités une autorisation de travail. Le renouvellement est possible et doit se faire entre 2 et 4 mois avant la date de fin de validité de la carte.
Mais quels sont les motifs de demande de cette carte ? Quelle est la procédure à respecter ? Nos experts vous répondent.
La carte de séjour pluriannuelle portant mention « passeport talent » peut être demandée par tout étranger souhaitant travailler en France plus de 3 mois.
10 motifs différents peuvent être invoqués pour solliciter cette carte. Trois d’entre eux sont principalement utilisés :
Dans ce cas, le candidat doit détenir un diplôme sanctionnant au moins 3 années d’études supérieures ou 5 années d’expérience professionnelle à un niveau comparable. Il doit pouvoir justifier d’un contrat de travail en France d’une durée minimum d’un an et d’une rémunération annuelle brute d’au moins 53 836,50 € (pour 2023).
Cette situation concerne les salariés établis à l’étranger et souhaitant bénéficier d’une mobilité entre établissements d’une même entreprise ou entre entreprises d’un même groupe. L’ancienneté du demandeur doit être supérieure ou égale à 3 mois dans l’entreprise ou le groupe basé à l’étranger. Un contrat de travail avec l’entreprise en France doit être réalisé, associé à une rémunération annuelle brute d’au moins 36 920,52 € (pour 2023).
Le candidat doit détenir un diplôme en France de niveau licence professionnelle ou master ou un diplôme labellisé par la Conférence des Grandes Écoles (mastère spécialisé ou Master of Science). Sa rémunération annuelle brute doit être supérieure à 41 023 € bruts (pour 2023).
Il complète sa demande de visa sur le site Internet France-Visas, sélectionne l’ambassade de son lieu de résidence, choisit un rendez-vous et se présente à l’ambassade de France, muni de l’ensemble des pièces justificatives.
Il pourra obtenir un visa valable 3 mois lui permettant de voyager en France. Ensuite, il devra effectuer une demande de carte de séjour pluriannuelle mention « passeport talent » auprès de la préfecture de son lieu de résidence.
Cette carte de séjour est délivrée pour une durée de 4 ans.
Le dossier de demande de carte de séjour pluriannuelle mention « passeport talent » et l’ensemble des pièces justificatives devront être déposés sur le site Étrangers en France.
En cas d’acceptation, une carte de séjour d’une durée de 4 ans sera délivrée.
Quel que soit le pays d’origine du salarié étranger, c’est le droit du travail français qui s’applique sur l’ensemble du territoire. Les horaires et conditions de travail doivent donc être les mêmes que pour tout autre salarié de l’entreprise. Le coût de l’embauche d’un étranger est, en outre, identique à celui d’un salarié français.
Lors de la première entrée du salarié sur le territoire français, l’entreprise qui emploie un salarié étranger (hors UE et espace économique européen) doit, toutefois, régler la taxe OFII (Office français de l’immigration et de l’intégration). En 2023, le montant de cette taxe s’élève à :
La déclaration de l’employeur et le paiement de cette taxe ont évolué. Elle sera, ainsi, à compter du 1er janvier 2023, à déclarer et à payer annuellement et à terme échu, avec la TVA. Les premières démarches à réaliser au titre de la taxe due pour 2023 interviendront en février 2024.
N’hésitez pas à contacter nos équipes spécialisées pour tout conseil concernant les démarches à engager dans le cadre de l’accueil de salariés étrangers au sein de vos équipes. Notre partenaire juridique, Oratio Avocats, est également à votre disposition pour tout appui juridique et fiscal en lien avec un tel projet.
*UE : l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, la Bulgarie, Chypre (partie grecque), la Croatie (depuis le 1er juillet 2013), le Danemark, l'Espagne, l'Estonie, la Finlande, la France, la Grèce, la Hongrie, l'Irlande, l'Italie, la Lettonie, la Lituanie, le Luxembourg, Malte, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, la République Tchèque, la République slovaque, la Roumanie, la Slovénie et la Suède.
**Espace économique européen : Islande, Norvège, Liechtenstein + la Suisse
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