La juste valorisation d’une entreprise a plus que jamais son importance dans le cadre d’un projet d’acquisition. Il convient d’acheter à un prix cohérent avec le niveau de création de valeurs envisagée, et bien sûr, au prix du marché. Mais comment s’assurer du juste prix d’une entreprise, surtout en cette période de crise ; d’autant plus qu’en fonction du secteur d’activité de la structure et de son marché, la valorisation peut amplement fluctuer – à la hausse ou à la baisse.
Pour ajuster cette valorisation, certains points d’attention sont à observer :
- La rentabilité : au-delà du chiffre d’affaires, il convient de s’intéresser à la capacité de l’entreprise à rembourser ses emprunts, à payer ses fournisseurs et ses salariés, et bien sûr, à générer de la marge. L’analyse du compte de résultat et du solde intermédiaire de gestion peut permettre de faire un point précis de cette rentabilité.
- La juste estimation des murs commerciaux : il est parfois complexe d’estimer des murs acquis il y a de nombreuses années, dans un quartier qui a pu changer ou évoluer. L’intervention d’un établissement spécialisé dans ces estimations peut permettre d’obtenir une juste valorisation.
- Les immobilisations : le parc machine d’une entreprise tout comme les éléments roulants (voitures, camions…) sont des éléments vivants qu’il est nécessaire de renouveler. La valorisation de l’entreprise doit tenir compte de ce renouvellement (avec une projection dans les 5 ans du rachat).
- Les salaires et l’âge moyen des salariés : période de crise oblige, quantifier les salaires, au même titre que les autres charges fixes de l’entreprise, permet de chiffrer les charges à payer quel que soit le niveau d’activité. Attention au financement des indemnités de fin de carrière des salariés qui prendront leur retraite ! Il conviendra de s’assurer que les contrats d’assurance correspondants ont été mis en place, sinon vérifier que ce passif social est provisionné car dans la négative c’est avec la trésorerie disponible à l’instant T qu’il faudra y faire face !
Bien sûr, experts-comptables et conseils spécialisés peuvent être sollicités pour confirmer la valorisation de l’entreprise, et, si besoin, pour négocier.
Les banquiers n’ont pas fait l’impasse du Covid-19. Dans certains secteurs d’activité, les aides allouées ont pu rassurer les établissements bancaires pour l’octroi de financements. Mais, dès lors qu’il y a un potentiel risque, les prêts peuvent s’avérer difficiles à obtenir. Un apport plus conséquent qu’à l’habitude ainsi que des garanties (nantissement du fonds de commerce, cautions bancaires, garantie personnelle…) peuvent être demandés.
Là aussi, il peut être utile d’être accompagné pour négocier prêt et garanties.
L’impact du PGE
Les banques souhaitent généralement que le règlement du solde du PGE soit effectué avant toute cession. Le repreneur peut cependant s’engager à prendre à sa charge son règlement, ou à reprendre un PGE à son compte.
Si les activités de restauration ont subi un sérieux ralentissement, les entreprises de ce secteur ont bénéficié d’aides de l’Etat, qui ont permis, à certaines, de préserver leur trésorerie. L’activité, dans ce domaine était repartie à l’issue des périodes de confinement et de couvre-feu mais depuis décembre on observe une crispation importante. Il est donc tout à fait possible d’acquérir dans ce secteur, à des conditions plus attractives qu’il y a quelques années.
Dans le bâtiment, les entreprises ont connu, avec le Covid-19, quelques difficultés liées à la mise en œuvre des mesures barrières. Mais, c’est davantage l’évolution du prix des matières premières qui les impacte actuellement. Avec des commandes validées il y a quelques mois, les marges peuvent être plus faibles qu’escomptées ; une attention particulière est à porter sur le sujet.
La pénurie de main-d’œuvre, particulièrement prégnante dans ce secteur, tout comme dans la mécanique automobile ou l’industrie, peut également être une problématique à considérer.
Quant aux métiers de bouche (boulangerie-pâtisserie, boucherie-charcuterie, poissonnerie…) et aux supérettes, l’impact de la crise a été, le plus souvent, mesuré. L’activité a même été, pour certains de ces magasins de proximité, boostée sur la période. Il est donc possible de capitaliser sur les nouvelles habitudes d’achat prises par les consommateurs pour s’intéresser à de telles structures, en ville, comme en zone périurbaine ou rurale.
Des opportunités à saisir (ou pas)
Certaines entreprises ont subi de grosses difficultés et sont actuellement à vendre. Si l’activité correspond au cahier des charges de l’acquéreur, le projet peut s’apparenter à une opportunité. Si un tel rachat peut servir une croissance externe, il s ‘agira, quoi qu’il en soit, d’un challenge, qu’il faut bien mesurer.
N’hésitez pas à vous rapprocher de nos équipes spécialisées pour tout conseil et appui, quel que soit l’état d’avancement de votre projet.
Christophe Laroche
Chargé d'affaires cession / acquisition d'entreprises & commerces