Emmanuel Tariot
Associé - Expert-comptable - Directeur de mission innovation et numérique
La notion de start-up est aujourd'hui devenue omniprésente dans le paysage entrepreneurial et médiatique. Plus qu'un simple type d'entreprise, une start-up se définit avant tout par un état d'esprit, une certaine vision de l'innovation, de l’adaptation, de l’agilité, de gestion du risque et du potentiel de croissance. Mais, pour parvenir au succès, dans un environnement compétitif et en constante évolution, elle doit prendre en compte certaines priorités fondamentales et adopter des stratégies efficaces.
La start-up est avant tout caractérisée par une mentalité avant-gardiste, où la prise de risque, l'innovation et la créativité sont au cœur de l’ADN. À la différence d'une entreprise plus traditionnelle, une start-up est plus risquée mais aussi potentiellement plus rémunératrice en cas de réussite. Pourquoi ? Parce qu'elle vise à introduire des produits ou services disruptifs sur le marché, avec une potentialité de croissance bien plus grande qu’une entreprise traditionnelle.
Cette approche requiert donc une importante réflexion stratégique, des idées neuves, un business model solide et une étude de marché approfondie.
Il est courant de penser qu'avoir une idée innovante est la clé du succès d'une start-up. Si l'idée est sans aucun doute un point de départ essentiel, elle ne suffit pas à garantir le succès. Une idée, aussi brillante soit-elle, n'est que le prélude de l'aventure entrepreneuriale.
Il est très important de comprendre que le chemin qui mène de l'idée à sa réalisation est semé d'obstacles et nécessite une bonne dose de persévérance, d'efforts et de compétences. Le développement d'un business model viable, la compréhension profonde du marché ciblé, la mise en place d'une stratégie de marketing efficace et la capacité à attirer le bon type de financement sont tout aussi importants que l'idée originale.
De plus, la mise en œuvre ne doit pas être sous-estimée. La capacité à exécuter efficacement le plan d'affaires, à répondre aux besoins des clients et à évoluer en fonction des retours d'expérience et des conditions du marché est souvent ce qui fait la différence entre les start-ups qui réussissent et celles qui échouent.
Disons-le tout de go : vouloir lancer une start-up sans aucun apport est une idée répandue dans la culture populaire (où l’on peut développer sans souci un projet dans son garage), mais irréaliste dans les faits. En effet, le développement d'une start-up nécessite des investissements importants et immédiats dans les études préalables, le développement de prototypes, les efforts commerciaux… Sans parler du fait que, bien souvent, même les meilleurs projets « tâtonnent » en termes de business model, fonctionnalités, cibles de clients, etc.
De même, si les fonds d'investissement et les business angels ont longtemps soutenu sous souci des start-ups déficitaires pendant plusieurs années, avec l'espoir de voir émerger "le prochain grand succès", cette tendance s'est récemment inversée, avec une préférence marquée pour des entreprises qui peuvent prouver leur rentabilité plus rapidement. Cela s'explique par une volonté de minimiser les risques, tout en bénéficiant d'un retour sur investissement plus rapide. On observe donc une certaine normalisation dans les attentes des financiers vis à vis des start-ups… d’où l’importance d’arriver le plus vite possible au succès, et sans détour !
Dans ce contexte, de plus en plus de start-ups arrivent d’ailleurs à se développer sur fonds propres, sans réaliser de levées de fonds.
Cela peut se faire par le biais de diverses méthodes, telles que le bootstrapping (les entrepreneurs utilisent leurs propres économies ou génèrent des revenus dès les premiers jours de l'entreprise pour financer leur croissance).
L'autofinancement permet aux start-ups de conserver le contrôle total de leur entreprise, d'éviter les dilutions de capital et de se concentrer sur la construction d'un modèle d'entreprise rentable dès le départ.
De plus, l'autofinancement incite à une discipline financière stricte, encourageant les start-ups à adopter une approche plus mesurée de la croissance, axée sur la rentabilité et la durabilité. En d'autres termes, cela oblige les start-ups à "faire plus avec moins", ce qui peut favoriser l'innovation et l'efficacité.
Cependant, il est important de noter que l'autofinancement n'est pas toujours possible ou souhaitable pour toutes les start-ups. Il s'agit d'une stratégie qui requiert une planification rigoureuse, une gestion financière serrée et un modèle d'affaires capable de générer des revenus précoces. Par ailleurs, pour les start-ups à forte intensité de capital ou celles qui visent une croissance très rapide, la levée de fonds reste une option pertinente. L'essentiel est de choisir la stratégie de financement qui correspond le mieux à la vision, aux objectifs et aux capacités de l'entreprise.
Une autre idée reçue très répandue dans l'univers des start-ups est l'impératif de la croissance à tout prix. Il est souvent considéré qu'une start-up doit connaître une croissance rapide et continue pour être considérée comme réussie. Bien que la croissance soit, certes, un indicateur important de la performance d'une entreprise, la course à la croissance à tout prix peut parfois se révéler contre-productive.
Cette approche peut amener les entrepreneurs à se concentrer uniquement sur l'augmentation de leurs chiffres de vente ou de leurs parts de marché, au détriment de la construction d'une entreprise durable et rentable. Elle peut également mener à des décisions précipitées, à un mauvais calibrage du produit ou du marché, ou encore à une gestion déséquilibrée des ressources.
La croissance doit être gérée de manière stratégique et réfléchie. Une croissance soutenue et rentable, qui est alignée avec la vision de l'entreprise et ses capacités réelles, est souvent plus bénéfique à long terme qu'une croissance rapide et non maîtrisée.
Par conséquent, il est important d'équilibrer la poursuite de la croissance avec d'autres objectifs stratégiques tels que la rentabilité, la satisfaction client, la durabilité et l'innovation continue. C'est en tenant compte de tous ces aspects que les start-ups peuvent construire un succès solide et durable.
Une autre notion clé pour réussir dans l'univers des start-ups est la compréhension et l'application des trois compétences fondamentales : le commercial, la gestion et la technique. Bien que certaines grandes écoles persuadent leurs diplômés du contraire, ces trois compétences ne peuvent être réunies en une seule personne, l'expérience et la pratique nous montrent que cela est rarement le cas.
Ces compétences sont interdépendantes et cruciales pour le succès de la start-up, mais elles requièrent des profils, formations et expériences variés. C'est pourquoi il est essentiel d'avoir une équipe composée de membres complémentaires, capables de couvrir ces trois domaines. La complémentarité de l'équipe, où chaque membre apporte son expertise unique, est souvent la clé du succès de la start-up. Ainsi, au lieu de chercher à tout faire par soi-même, il est préférable de construire une équipe solide et diversifiée, où chaque membre contribue à la vision commune avec son propre ensemble de compétences.
Créer et développer une start-up est une aventure entrepreneuriale exigeante et passionnante. Avec le bon état d'esprit, les bons outils et le bon accompagnement, il est possible de transformer des visions innovantes en réalités tangibles et rentables.
Notre équipe d'experts spécialisés peut, d’ailleurs, vous aider à challenger votre idée, à construire un business model viable, à réaliser une étude de marché détaillée, à identifier les meilleures sources de financement, vous lancer, et réussir.
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